Quand Paris cherchait à décrocher son premier titre
Une sorte de conquête du Graal
Depuis sa création en 1970, PSG court après son premier titre officiel. Une sorte de conquête du Graal pour celui qui rêve d'être un grand. D'abord un grand club dans la ville lumière, nostalgique des exploits du Racing et des duels face au Stade de Reims dans l'ancien Parc des Princes, avant d'asseoir sa place au niveau national et européen. Lorsqu'il dessine l'équipement du Paris Saint Germain en 1973, le couturier Daniel Hechter souhaite en faire une tunique de légende, semblable aux maillots de l'Ajax, du Celtic ou encore du Barça. Un maillot qui colle à la peau des joueurs et qui identifie le club aux yeux de tous. Or, il en faut plus pour devenir « més que un club ». Si, d'un point de vue esthétique, la tunique des Parisiens est une réussite totale et un modèle unique digne de la haute couture, le club de la capitale peine à gagner son rang dans la hiérarchie du football français. Le Paris Saint Germain traverse la décennie 70's presque dans l'anonymat sur le pré, malgré une montée en D.1 (1974) grâce au travail de « Justo » Fontaine. C'est l'époque des pionniers et des premières vedettes qui viennent fouler la pelouse du Parc des Princes (Jean-Pierre Dogliani, Mustapha Dahleb) qui sonne souvent creux hors grandes affiches. Et arrive la première crise, un rituel à Paris, lors du scandale de la double billetterie qui oblige le président-couturier Daniel Hechter à démissionner (1978). Il est même radié à vie de toutes fonctions dans le football par les hauts dirigeants de la fédération ! Il est temps pour PSG de changer d'ère avec l'arrivée d'un nouvel homme fort, Francis Borelli.
Le maillot original dessiné par son ex-président est supplanté par une tenue blanche
A partir de 1982, le maillot original dessiné par son ex-président est supplanté par une tenue blanche traversée par deux bandes verticales de couleur rouge et bleu. Un rappel aux origines en quelque sorte. Le « Hechter » devient par conséquent le modèle extérieur. C'est un PSG new-look pour un nouveau départ. Et le début d'une histoire d'amour entre l'équipe de la capitale et la coupe de France. L'épopée des Parisiens lors de l'édition 82 débute au Parc des Sports de Narbonne en 1/32ème de finale. Paris affronte Nîmes, pensionnaire de D.2, et est longtemps accroché par des Crocos très mordants. Les hommes de Georges Peyroche se qualifient dans la douleur, au cours de la séance de tirs au but, après une égalisation de Dominique Rocheteau qui répond à Castagnino (1- 1, 4 tirs au but à 3). Paris passe dans la douleur et doit encore batailler avec une deuxième division au tour suivant. Contre Noeux-les-Mines, PSG maîtrise son sujet grâce à un but de Daniel Sanchez à l'aller et un doublé de Rocheteau au Parc (0-1, 2-0). L'ex-Ange Vert est l'homme de la coupe pour les Parisiens qui sont opposés à l'O.M en 1/8ème. C'est l'époque des Minots à Marseille qui végète alors en deuxième division. Luis Fernandez, pur produit du club, donne la victoire aux Parisiens au Vélodrome au match aller. Un court succès confirmé quelques jours plus tard par une victoire sans contestation au Parc (3-1). Et encore un but de Rocheteau... qui régale, une fois de plus, en quart face au Girondin de Bordeaux. L'attaquant parisien double la mise après l'ouverture du score de Bathenay (2-0). Au retour, Bordeaux refait son retard à domicile, ce qui oblige les deux équipes à jouer les prolongations. Au cours de celles-ci, Saar Boubacar libère Paris à cinq minutes de la fin (1-2). Un petit but (la règle du but à l'extérieur) qui propulse le PSG en demi-finale. A l'époque, les ½ se jouent en une seule rencontre sur terrain neutre. Le 11 mai, les Parisiens se rendent ainsi à Rennes pour y rencontrer Tours. Des Tourangeaux qu'ils ont déjà battu quatre jours plus tôt au Parc (4-3) pour le compte de la 38ème et dernière journée du championnat. Au stade de la Route de Lorient, Paris bataille une fois de plus et doit attendre les tirs au but pour arracher sa place en finale (0-0, 2 tirs au but à 1).
Paris remporte la coupe de France, son premier trophée national
Le samedi 15 mai 1982, pour la première fois de sa courte histoire, le PSG est en mesure de
remporter son premier titre national. Mais pour cela, il faut battre les Verts de Saint-Etienne et ses
stars internationales (Platini, Rep, Battiston, Janvion, Lopez, Castaneda, Larios...). Malgré les
soubresauts provoqués par l'affaire de la « caisse noire » qui en est à ses prémices, l'ASSE est le
favori des pronostiqueurs, d'autant que Platoche joue son dernier match en vert avant de s'envoler
pour Turin. En face, les deux Dominique, Bathenay et Rocheteau, sont motivés à l'idée de
rencontrer leur ancien club formateur et glaner un trophée sous leurs nouvelles couleurs. Or, malgré
une légère domination parisienne, les occasions sont rares en première période et jusqu'à l'heure de
jeu. C'est le moment choisi par Toko pour ouvrir la marque côté parisien. La tribune Auteuil,
envahie par les supporters du PSG, exulte. Mais vingt minutes plus tard, Michel Platini égalise et
pousse Paris à jouer de nouveau les prolongations (en cette année de coupe du Monde oblige, le
match n'est pas à rejouer comme c'est la règle d'ordinaire). C'est alors que le match bascule dans une
autre dimension. Platini, qui tient à partir avec un titre, donne l'avantage aux Verts d'une reprise de
volée (99ème). Saint-Etienne a le match en main et commence à fêter la victoire qui la fuit depuis
1977 (2-1 contre Reims). On joue la dernière minute lorsque Ivica Surjak adresse un centre depuis
l'aile droire que Dominique Rocheteau reprend victorieusement. Un but qui ressemble un peu à
celui qu'il inscrit contre Kiev quelques années plus tôt avec l'autre camp. Trépignant au bord de la
pelouse, Francis Borelli échappe à tout contrôle et s'agenouille pour embrasser la pelouse du Parc,
accompagné de sa fameuse sacoche au contenu si secret. Les supporters parisiens envahissent le
terrain. Le match est interrompu durant une bonne demi-heure au cours de laquelle l'irrationnel
prend le pas sur la raison. En tribune de presse, Michel Denisot et Didier Roustan improvisent sur
TF1. Arrive enfin la séance des tirs au but. Les cinq premiers tireurs – Battiston, Zanon, Rep,
Larios, Platini (ASSE) et Bathenay, Renaut, Rocheteau, Surjak, Fernandez (PSG) – réalisent un
carton plein. Dans la deuxième série, celle de la mort subite, Christian Lopez échoue d'entrée face à
Dominique Baratelli, déjà auteur d'une véritable démonstration contre Tours (quatre arrêts décisifs).
C'est à Jean-Marc Pilorget que revient la lourde tâche d'inscrire le nom du PSG sur la coupe. Le
défenseur parisien ne tremble pas et prend Castaneda à contre-pied. Paris remporte la coupe de France, son premier trophée national, et gagne ce jour-là un vrai public de fidèles (qui ne cesse de
croître depuis).
Laissez un commentaire