Javier Zanetti, le symbole de l'Inter Milan

Tout commence le 12 septembre 1993 lorsqu' à 19 ans le jeune Zanetti fait ses débuts à Banfield, un club de première division argentine. Dès ses premiers matchs, ses performances surprennent beaucoup de gens, il s'installe alors rapidement comme un pilier de Banfield et devient une des révélations du championnat Argentin. Pour son endurance et son attitude positivement implacable, les fans de Banfield le surnomment très rapidement “El Tractor”. Javier Zanetti se fait encore plus aimé des fans de Banfield pour avoir repoussé les offres de signature de River Plate et de Boca Juniors lors de l’été 1994.

Javier Zanetti avec le maillot de l'Inter Milan

Sa deuxième saison est sur la lancée de la première et ses performances continuent d’impressionner le public argentin. C’est ce qui poussera Daniel Passarella, alors sélectionneur de l’Argentine, à lui offrir, à 21 ans seulement, ses débuts avec le maillot de l’Argentine

Trois mois après la coupe du monde 1994, remportée par les hommes avec le maillot du Brésil face à ceux avec le maillot de l’Italie, c’est une Argentine rajeunie qui affrontait le Chili en match amical et s’imposait 3-0. Ce match marquera les débuts d’une carrière internationale qui connaîtra plus de creux que la carrière en club….

L’histoire d’amour avec l’Inter Milan

Javier Zanetti avec le maillot de l'Inter Milan

Vous connaissez ces joueurs emblématiques qui bien qu’ayant eu une illustre carrière n’ont connu qu’un seul club dans leur vie. Nous parlons ici de joueurs comme Steven Gerrard et son amour pour le maillot de Liverpool, de Carles Puyol et son amour pour le maillot du FC Barcelone, de Francesco Totti et son amour pour le maillot de l’AS Rome… Ces joueurs ont écrit leur légende dans un seul club et l’histoire de leur vie reste intimement liée à ce dernier.Javier Zanetti fait presque partie de ces joueurs, car tout le reste de sa carrière, après son départ de Banfield, s’est déroulé avec le maillot de l’Inter Milan.

Lors de l’été 1995, Massimo Moratti devient président de l’Inter Milan avec l’ambition de faire du club l’un des plus compétitif d’Europe. Il cherche alors un jeune milieu de terrain, intéressé tout d’abord par le jeune Ariel Ortega, c’est finalement Javier Zanetti qui sera choisi et qui rejoindra l’Inter Milan lors du mercato 1995. Dans les années qui suivront, Moratti n'hésitera pas à dépenser sa propre fortune pour s’offrir les meilleurs joueurs, ainsi des joueurs comme Zlatan Ibrahimovic, Sneijder, Vieira, Eto’o, Ronaldo, Adriano, Roberto Carlos… Tous ces joueurs n’ont pas été signés au même moment mais tous lors de leur apogée glorieuse.

Pour ses débuts en Italie, Zanetti sera tout de suite titulaire lors de la première journée de Série A 1995 et ne manquera que deux matchs sur l’intégralité des rencontres. Initialement positionné au milieu de terrain, Zanetti démontre toute l’étendue de son talent grâce à un jeu solide, il alterne les côtés sans problèmes, que ce soit gauche ou droite et devient ainsi presque indispensable pour le groupe. Au fil des années, Javier Zanetti s’installe de plus en plus comme un pilier de l’équipe et s’adapte de mieux en mieux à la Série A. 

Lors de la saison 1996-1997, l’Inter Milan se hisse en finale de la coupe de l’UEFA où ils devront défier, en match aller-retour, les allemands avec le maillot de Schalke 04. Battu 1-0 le match aller, les coéquipiers de Zanetti dominent largement le match retour et s'imposent alors 1-0. Malheureusement, les allemands remportent 5-4 la séance de tirs au but et Zanetti devra attendre avant de soulever sa première coupe d’Europe.

1 an après cette désillusion, Zanetti permet à l’Inter Milan de remporter le trophée grâce à une très belle prestation et un magnifique but en finale face à la Lazio de Rome.

Désillusion 1998…

Lors du mondial de football 1998, l'Albiceleste passe les huitièmes de finale de la compétition grâce à un superbe but de Javier Zanetti face à l’Angleterre. Le quart de finale opposera l’Argentine et les Pays-Bas, un match d’anthologie. 

Un match avec une multitude de stars et des actions dans les deux sens, une ouverture du score magistrale de Patrick Kluivert sur une remise de la tête de Bergkamp, l’Argentine égalise dans la foulée grâce à Claudio Lopez. Lors de la deuxième période, Gabriel Batisuta frappe le poteau d’une force surpuissante. La tension monte et Arthur Numan est exclu après un tacle assassin sur Diego Simeone, puis, Ortega sera à son tour exclu après un coup de tête. Alors que le match était proche de son terme, Dennis Bergkamp inscrit le but du mondial à la 90’ minute avec un contrôle en extension, petit pond, reprise de volée extérieur dans la lucarne opposée. Le Pays-Bas élimine ainsi l’Argentine avant d’être lui-même éliminé en demi-finale face au Brésil. 

Javier Zanetti, une longévité hors normes

Zanetti était un joueur extraordinaire, d’une rectitude hors normes et d’une longévité à couper le souffle. La preuve, il a survécu à un nombre incroyable de 17 managers au cours de ses 19 années de joueur à l’Inter Milan, chacun des managers à fait de Zanetti un pilier de l’effectif. Après 1999 et la retraite du légendaire capitaine Giuseppe Bergomi, chaque manager à fait de Zanetti le nouveau capitaine de l’équipe. 

La liste des qualités qui ont fait de Zanetti un leader idéal est longue, pour un défenseur et milieu défensif le bilan disciplinaire est à la fois exemplaire et étonnant. De toute sa carrière, Zanetti n'a été expulsé que 2 fois. L’Argentin était d’une exemplarité légendaire, jamais sur les nerfs, jamais agité mais toujours dans la maîtrise. Entre 1995 et 1999 l’argentin a mis tout le monde d’accord. Malheureusement, les années suivantes ne seront pas autant synonyme de succès pour l’Inter Milan, il faudra attendre 2005 pour que l’Inter Milan retrouve des couleurs avec l’arrivée de Roberto Mancini comme entraîneur. D’abord une supercoupe d’Italie en 2005 puis en 2006. Zanetti soulève aussi son plus beau trophée, le scudetto de 2006 le tout premier après presque 12 ans au club.

En 2006, avec l’arrivée du brésilien Maicon, Zanetti se voit repositionné au poste de milieu de terrain et l’Inter remporte deux autres Scudetto dans les années suivantes. Entre 2005 et 2008, l’Inter Milan survole le championnat Italien mais a du mal à s’imposer en Europe en ne dépassant jamais les quarts de finale entre ces années. 

José Mourinho arrive au poste d’entraîneur en 2008 et une nouvelle fois, l’Inter Milan est éliminé dès les huitièmes de finale face à Manchester United et Cristiano Ronaldo. Cependant, tout va changer la saison suivante car l’Inter Milan entre dans l’histoire en étant le premier club italien à réaliser le triplé, Scudetto, supercoupe d’Italie et la ligue des Champions. 

Javier Zanetti avec la ligue des champions et le maillot de l'Inter Milan

A 36 ans, Zanetti à presque tout gagné avec l’Inter Milan, lors des 3 saisons qui vont suivre, il va disputer presque 30 matchs mais en Avril 2013 le joueur se blesse gravement au tendon. Il déclara d’ailleurs : 

“ Je veux juste jouer au moins une fois de plus devant les fans de l’Inter, et j’espère que cela pourra être plus qu’une fois”

En signe de reconnaissance, les dirigeants milanais vont prolonger son contrat d’un an de plus et seule cette saison 2013-2014 aura vu la carrière de Zanetti perturbée. De retour dès décembre, il est remplaçant pour la première fois de sa carrière et fait ses adieux lors d’un match face à la Lazio après avoir battu tous les records avec l’Inter Milan.

En quelques mots…

Zanetti était d’une expertise sans prétentions totales et techniques, sa posture en tant qu’arrière latéral ou milieu de terrain défensif était d’une simplicité sublime. 

Avec une longévité délibérée et une cohérence à couper le souffle, il a rendu l’ordinaire beau et l’a agrémenté de moments de pure brillance. Les chiffres sont impressionnants : 5 Scudetto, 4 Coppa Italia, 4 supercoupe d’Italie, 1 ligue des champions, 1 coupe UEFA. 19 ans de carrière dont 15 en tant que capitaine et un total de 858 apparitions pour l'Inter Milan et 143 pour l’Argentine.

Son attitude humble de gentleman a toujours enveloppé ses chiffres et ses moments brillants d’une couverture de modestie, Javier Zanetti un modèle du genre, un footballeur mobile, technique et passionné qui reste aujourd’hui comme l’un des plus grands de ce sport.

 


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